Un second atelier pour co-construire les réponses face aux canicules marines en Polynésie française

Mahewa

Le 21 octobre 2025, nous avons organisé à l’Ifremer de Vairao un atelier de co-construction consacré aux réponses possibles face aux canicules marines. Cette rencontre s’inscrivait dans la continuité du travail engagé dans le cadre du projet MaHeWa et a réuni une trentaine d’acteurs : élus municipaux, associations environnementales, agents de la Direction des ressources marines, représentants de la Délégation interministérielle au climat et au développement durable, ainsi que plusieurs chercheurs impliqués dans le projet. L’objectif était d’échanger concrètement sur les effets des vagues de chaleur océaniques et sur les leviers d’action collectifs à développer pour limiter leur impact sur les écosystèmes et les activités humaines. Pour rappel, un premier atelier de ce type s’était tenu à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie.

Cet atelier marquait une nouvelle étape dans la construction participative du plan d’actions du projet MaHeWa. L’idée n’était pas simplement de présenter des résultats scientifiques, mais bien de confronter ces connaissances aux réalités du terrain, d’écouter les retours des acteurs locaux et de bâtir ensemble des scénarios d’intervention. À travers ces échanges, nous cherchons à mieux comprendre comment les canicules marines sont perçues à l’échelle des territoires et quelles solutions peuvent être opérationnelles, réalistes et adaptées aux contextes locaux.

Ce travail s’inscrit dans une démarche de long terme : mettre en place un réseau d’acteurs capable de suivre les alertes, d’interpréter les indicateurs développés par les équipes scientifiques et de coordonner les réponses sur le terrain. Nous avons également commencé à réfléchir à la structuration d’une cellule de gestion capable d’agir en cas d’épisode de canicule marine, en identifiant les interlocuteurs clés et les procédures à activer.

La Polynésie française a déjà connu de nombreux épisodes de canicules marines depuis les années 1980, avec des conséquences visibles comme le blanchissement des coraux ou la mortalité de certaines espèces, notamment les bénitiers. Si la résilience des milieux reste forte, les projections montrent une intensification de ces phénomènes dans les années à venir, avec des impacts potentiels sur la biodiversité, la pêche, la perliculture ou encore le tourisme. Ces enjeux justifient pleinement la mobilisation collective que nous portons à travers MaHeWa.

D’autres ateliers similaires seront organisés jusqu’en 2029, aussi bien en Polynésie française qu’en Nouvelle-Calédonie et à Wallis-et-Futuna. Ils permettront de continuer à affiner les propositions, de tester des outils et de renforcer la coordination entre acteurs. À terme, ces travaux visent à faire émerger des dispositifs concrets d’adaptation et à nourrir les politiques publiques régionales sur la gestion des risques liés aux canicules marines.

Crédits photos : Ifremer dans le Pacifique.