Depuis novembre 2023, le projet MAHEWA met en place un suivi mensuel du lagon Sud-Ouest afin d’évaluer l’impact des vagues de chaleur marine sur les écosystèmes lagonaires. Ce suivi s’étend de la baie de l’Anse Vata à la passe de Dumbéa et repose sur un réseau de 17 stations où sont mesurés des paramètres physiques et biologiques clés : température, salinité, oxygène, fluorescence, turbidité et pH, grâce à des sondes CTD et des capteurs fixes.
Parmi ces stations, six font l’objet de prélèvements d’eau à 1 mètre de profondeur pour l’extraction d’ADN environnemental (ADNe), permettant d’analyser la biodiversité microbienne (protistes, archées et bactéries). En complément, des capteurs passifs sont immergés sur plusieurs récifs (îlot Maître, récifs Crouy et Aboré) afin d’étudier la diversité des microalgues benthiques et des phycotoxines marines, notamment celles impliquées dans la ciguatera.
Tous les trois mois, des prélèvements de poissons herbivores et carnivores ainsi que de mollusques filtreurs sont réalisés pour identifier la présence de phycotoxines dans leurs tissus, permettant ainsi d’évaluer les risques d’intoxications alimentaires.
L’ensemble des données collectées contribuera à valider les observations satellitaires, en reconstituant l’historique des canicules marines dans les lagons calédoniens. Ces recherches permettront aussi d’améliorer la compréhension des réponses des micro-organismes et des phycotoxines face aux épisodes de réchauffement extrême, et d’anticiper leurs impacts sur la biodiversité et les ressources marines.
Photo : Equipe Ifremer / IRD en mer sur l’Archamia (Oriane, Thierry, Jordi)