Un suivi mensuel dans le lagon de Nouméa combinant des paramètres physiques et biologiques pour évaluer et comprendre l’impact des vagues de chaleur marine.
Avec des sorties en mer programmées tous les mois tout au long du projet, et plus en cas de canicule marine, ces missions rassemblent des chercheurs, ingénieurs et plongeurs de l’IFREMER et de l’IRD dans le but de collecter des données physiques et biologiques pour comprendre l’influence et l’impact des canicules marines sur les écosystèmes lagonaires, et leurs signatures de la côte au large.

Depuis Novembre 2023, un suivi mensuel a été initié par l’IFREMER dans le lagon Sud-Ouest. L’objectif est d’observer la structure spatiale et verticale des températures du lagon, tous les mois, entre la baie de l’Anse Vata et la passe de Dumbéa, donc entre la côte et le large. Ce réseau (radiale) comprend 17 stations où sont mesurés la température, la salinité, la fluorescence, la turbidité, le pH, l’Oxygène et l’Irradiance à travers toute la colonne d’eau grâce à une sonde CTD (Temperature – Conductivity – Depth). Ces prélèvements sont complétés par des mesures continues de température, salinité, chlorophylle et turbidité, grâce à des capteurs fixes. Trois sites d’étude disposés le long de la radiale ont été sélectionnés (Récif de l’îlot Maître, Récif Crouy, Récif Aboré). En complément aux mesures physiques, 6 de ces stations ont été sélectionnées pour réaliser des prélèvements d’eau à 1m de profondeur permettant l’extraction d’ADN environnementale (ADNe) visant notamment à observer la biodiversité microbiennes (protistes, archés et bactéries). Un stage IFREMER en cours depuis Janvier 2025 est spécifiquement dédiée à l’étude de ces données

Également, depuis le lancement du projet MaHeWa en novembre 2024, les équipes de recherche ont enrichi ces mesures avec la pose de capteurs passifs afin de déterminer la diversité des microalgues benthiques et des biotoxines marines en lien avec la ciguatera (Gratte) et de suivre l’évolution de cette diversité au cours du temps dans le but de relier ces variations à la survenue de canicules marines. Le protocole consiste à immerger des « SPATTs » et des « Windows Screen » pendant 48h afin de respectivement piéger les phycotoxines et les microalgues présentes. En complément de ces mesures, 2 espèces de poissons (une herbivore et une carnivore) et une espèce de mollusque filtreur sont récoltées tous les 3 mois afin d’identifier la présence de phycotoxines responsables de la Gratte ou d’autres intoxications alimentaires dans les chairs.
D’autre part, elles offriront l’opportunité d’étudier la diversité et la réponse des organismes microbiens et des phycotoxines face à la présence de canicules marines.
